L'esclavage colonial c'est la santé, les observations médicales de Nicolas-Louis Bourgeois à Saint-Domingue (1788)

 

La preuve que cet exercice d’un travail journalier leur est salutaire, c’est que les Nègres paresseux sont bien plus maladifs que les autres. On peut l’observer sur toutes les habitations. Ils deviennent hydropiques, malsains, sujets à la colique, aux fièvres et à tous les maux qui désolent les Blancs sous un climat qui exige un exercice continuel pour s’y bien porter. Leur paresse les éloignant du travail, ils seraient des piliers d’hôpital, si l’on ne veillait à les en faire sortir. Les habitants qui veulent réprimer ce désordre, ne les y admettent qu'à bon escient, après avoir reconnu qu'ils sont véritablement malades. Les nègres traitent eux- mêmes assez heureusement le plus grand nombre de leurs maladies.

Voici ce que j'ai pu découvrir de leurs remèdes, la plupart d'entre eux, surtout les plus habiles, gardant un secret inviolable sur la connaissance qu'ils ont de la vertu de quantité de Simples  que nous ne connaissons pas, à beaucoup près, si bien qu'eux. J'ai offert de l'argent à plusieurs, pour être instruit en détail de tout ce qu'ils faisaient; je n'y ai pas mieux réussi qu'auprès de leurs prétendus sorciers qui valent bien les nôtres.

Nicolas-Louis Bourgeois, Mémoire sur les maladies les plus communes à Saint-Domingue, leurs remèdes, le moyens de les éviter ou de s’en garantir moralement et physiquement, 1788, p.487. Texte original: [ http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k83039c.r= ]

Source: Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-Lk9-4

 

Simples: à comprendre ici au sens de plantes

Hydropiques : personne atteinte d’hydropisie qui est la rétention ou l’épanchement anormal de sérosité (liquide ressemblant à la lymphe) provoquant des œdèmes (gonflement des tissus ou d’un organe)