COLLOQUE INTERNATIONAL : Esclavages et couleurs dans les villes et les sociétés urbaines d’Afrique, des Amériques et d’Europe, XVe-XIXe siècles Université des Antilles, 23-24 novembre 2017

COLLOQUE INTERNATIONAL
Esclavages et couleurs dans les villes et les sociétés urbaines d’Afrique, des Amériques et d’Europe, XVe-XIXe siècles

Campus de Schoelcher
Université des Antilles
23-24 novembre 2017

 

Argumentaire

Après de nombreux travaux consacrés aux sociétés esclavagistes ou à esclaves d’Europe, d’Afrique et des Amériques, ce colloque tentera d’apprécier en quoi les villes de ces espaces ont pu être, du XVe au XIXe siècles, les lieux d’une reconfiguration spécifique des rapports sociaux. On s’intéressera en particulier à la diversité des formes qu’ont pu prendre les sociétés urbaines et aux dynamiques qui les ont générées. De manière particulière, on tentera de savoir si la proximité ou l’éloignement du pouvoir politique ont été des facteurs d’accélération ou de ralentissement des processus d’exclusion, d’accommodements ou d’intégration des populations cosmopolites et inégales des villes étudiées. Les périodes de changements institutionnels majeurs (changements de souveraineté, révolution, guerre d’indépendance, abolition de l’esclavage…) seront singulièrement explorées. Au-delà du contexte portuaire, perçu d’un point de vue historiographique comme fondamental, on essaiera également de mettre en évidence l’influence spécifique des autres dynamiques économiques (industrielles, artisanales ou commerciales). Le colloque s’attachera également à analyser les traductions spatiales de ces relations complexes. Du quartier à la maison, il tentera d’apprécier les structurations spécifiques des espaces économiques, politiques, culturels et domestiques qu’elles ont générés, en mettant en valeur les dynamiques induites par les différentes composantes et institutions de ces sociétés. Les flux de populations exogènes, aux origines lointaines, ou proches, ainsi que l’apparition progressive d’individus de couleur, de statuts et de niveaux économiques plus élevés, ont-ils entraîné une recomposition spécifique nouvelle des sociétés urbaines de l’espace d’étude ? Enfin, on s’intéressera à l’évolution de ces questions et on tentera notamment de savoir si les changements de souveraineté, les indépendances, les abolitions de l’esclavage ont modifié les pratiques et les usages urbains. Le colloquera tentera enfin d’explorer les aspects culturels de la question, en s’interrogeant sur d’éventuelles expressions matérielles et spirituelles des clivages et des accommodements de ces sociétés. On explorera notamment les diverses formes de sociabilité, profanes ou sacrées, qui seront appréciées comme des temps et des lieux de construction des sociétés urbaines, au travers de logiques de convivialité et de conflictualité.

 

Tout en prenant la mesure de la diversité des sociétés urbaines et des cultures américaines, européennes et africaines, nous tenterons d’offrir une typologie des espaces de colonisation en fonction de la place occupée par ces différents groupes ethniques dans l’émergence et la structuration des sociétés enfantées par la colonisation. Les XVIIIe et XIXe siècles incitent à interroger également les sociétés post-esclavagistes et la question des héritages et des recompositions sociales dans les sociétés urbaines, avec l’arrivée de nouveaux acteurs sociaux (engagés, etc). L’enquête aura une portée « macro-historique », avec l’étude des transferts culturels et des circulations qui ont durablement marqué de leur empreinte ces nouvelles sociétés ; elle sera aussi « micro-historique », avec l’étude ponctuelle des influences culturelles à l’échelle non plus des sociétés urbaines dans leur ensemble mais des groupes sociaux ou des individus. Nous nous appuierons pour ce faire sur une discussion critique des différents concepts utilisés dans les historiographies américanistes pour penser les échanges culturels (créolisation, métissage, acculturation, transculturation, bi-culturalité, transferts culturels, middle ground, mimétisme, etc.) et les situations qui y président (politiques de « civilisation » et d’évangélisation, Frontière, centre/périphérie, borderlands, etc.).

 

Ce colloque s’inscrit dans le cadre des programmes de recherches STARACO (STAtuts, RAce et COuleurs dans l’Atlantique), financé par la Région Pays de la Loire, Nantes (www.staraco.org) et « Les territoires de la ville, de l’archipel des Antilles au plateau des Guyanes : espaces, sociétés et relations (XVIe-XXIe siècles) » financé par la Dac Martinique, la collectivité territoriale de Martinique, le laboratoire AIHP-GEODE de l’université des Antilles, et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

 

COMITÉ SCIENTIFIQUE

 

António de Almeida Mendes (Université de Nantes, CRHIA-STARACO et CIRESC)

Nenad Fejic (Université des Antilles-AIHP-Géode)

Dominique Rogers (Université des Antilles-AIHP-Géode-CIRESC)

Clément Thibaud (EHESS, STARACO)

 

COMITÉ ORGANISATIONNEL

Catherine de Firmas (PRAG, AIHP-Géode)

Aanor Le Mouël (Ingénieur d’études, Université de Nantes, CRHIA-STARACO)

Jessica Pierre-Louis (docteur en histoire, AIHP-Géode)

 

PARTENAIRES

STARACO (STAtuts, RAce et COuleurs dans l’Atlantique) : programme de recherche financé par la Région Pays de la Loire, Nantes (www.staraco.org)

CRHIA : Centre de Recherches en Histoire Internationale et Atlantique, Université de Nantes (www.chria.fr)

Université de Nantes

Collectivité Territoriale de Martinique

Ministère de la Culture, Dac Martinique

Université des Antilles, Laboratoire AIHP-GEODE,

« Les territoires de la ville, de l’archipel des Antilles au plateau des Guyanes : espaces, sociétés et relations (XVIe-XXIe siècles) », programme de recherche financé par la Dac Martinique, la collectivité territoriale de Martinique, l’université des Antilles, le laboratoire AIHP-GEODE et l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives

Programme :